Comprendre la perte d’autonomie et la dépendance des personnes âgées

L’autonomie des seniors est un enjeu majeur face au vieillissement de la population. Avec l’augmentation prévue du nombre de personnes âgées en situation de perte d’autonomie, trouver des aides pour les seniors à la maison devient crucial. En comprenant les premiers signes de dépendance et en mettant en place des aides adaptées, il est possible de favoriser le maintien à domicile et d’améliorer la qualité de vie des séniors.

En France, 1,3 million de personnes âgées sont reconnues comme « dépendantes ». Elles touchent l’allocation personnalisée d’autonomie (Apa), selon le ministère de la Santé (donnée 2022). Avec le vieillissement de la population, on peut s’attendre à une forte augmentation des personnes âgées en perte d’autonomie. Selon l’Insee, près de 4 millions de personnes âgées devraient se trouver en situation de perte d’autonomie d’ici 2050. Parmi elles, plus de 3 millions souhaitent vivre à domicile.

Cette situation va entraîner de nombreux besoins en matière de prestations d’aides à domicile.

Qu’est-ce que l’autonomie et la perte d’autonomie ?

Comment diagnostiquer la perte d’autonomie ?

Quels sont les risques de la perte d’autonomie ?

Comment prévenir la perte d’autonomie ?

Quelles aides peuvent être mises en place pour les personnes dépendantes ?

L’accompagnement à domicile des personnes âgées en perte d’autonomie

Qu’est-ce que l’autonomie et la perte d’autonomie ?

La notion d’autonomie se caractérise souvent par l’absence de dépendance, définie comme la « capacité à se gouverner soi-même ». Selon la loi, on définit la perte d’autonomie comme l’état d’une personne qui, malgré les soins, nécessite de l’aide. Cette aide consiste à accomplir les actes essentiels de la vie ou requiert une surveillance régulière.

Par conséquent, la notion de perte d’autonomie est donc souvent associée à celle de la dépendance dont la définition est “un état durable de la personne entraînant des incapacités et requérant des aides pour réaliser des actes de la vie quotidienne”.

Quels sont les signes d’alerte de la perte d’autonomie ?

La perte d’autonomie étant caractérisée par l’incapacité d’une personne à réaliser seule certains gestes de la vie quotidienne. Soyez attentif aux premiers signes d’alerte. Ils peuvent être à la fois des troubles physiques et des troubles psychiques.

Prêtez attention aux douleurs et aux troubles physiques ressentis par la personne âgée. Les premiers signes de troubles de l’équilibre incluent des difficultés à se lever et à marcher. Il est crucial de surveiller ces comportements. Fournir une aide appropriée, comme une canne ou un déambulateur, aide à prévenir les chutes et accidents domestiques.

Une vigilance s’impose aussi par rapport aux habitudes alimentaires de la personne. Cela afin de vérifier si celle-ci continue de s’alimenter correctement. Il est primordial que la personne âgée s’alimente de façon équilibrée. Si elle ne peut plus cuisiner ou faire ses courses elle-même, il est judicieux se tourner vers des solutions adaptées. De même, il est possible de faire appel à une aide à domicile pour l’aide au repas ou à un service de portage de repas.

Il est conseillé d’être attentif à l’humeur de la personne âgée. Certains signes peuvent être liés à un état de dépression : tristesse, fatigue extrême, etc. Pour se prémunir contre les risques de dépression, évitez l’isolement. En effet, vous pouvez mettre en place des prestations d’aide à domicile sous la forme de garde à domicile pour avoir une présence auprès d’elle.

Comment diagnostiquer la perte d’autonomie des seniors ?

Pour évaluer le niveau de perte d’autonomie d’une personne âgée, la grille AGGIR cherche à répondre à dix domaines pour évaluer le niveau d’indépendance d’une personne. Les trois catégories : ”fait seule”, “fait partiellement” et “ne fait pas” permettent d’apporter des précisions.

La cohérence : la personne se comporte-t-elle de façon sensée ?

L’orientation : la personne sait-elle se repérer dans le temps et dans l’espace ?

La toilette : peut-elle effectuer sa toilette correctement et entièrement ?

L’habillage : est-elle capable de s’habiller et se déshabiller ?

L’alimentation : la personne peut-elle s’alimenter correctement ?

L’élimination : a-t-elle des problèmes d’incontinence ?

Les transferts : la personne peut-elle se lever et se coucher ?

Les déplacements intérieurs : la personne est-elle capable de se déplacer ?

Les déplacements extérieurs : la personne arrive-t-elle à dépasser le seuil de sa porte ?

La communication : la personne sait-elle se servir de moyens de communication à distance ?

Évaluation de l’autonomie

Cette grille AGGIR permet de répertorier les niveaux de dépendance des personnes âgées en six groupes différents que sont les Groupes Iso-Ressources (GIR).

Le GIR 1 qui désigne les personnes âgées qui sont totalement dépendantes, dans l’incapacité d’effectuer des mouvements simples et nécessitant une aide à domicile en continu

Le GIR 2 qui désigne les personnes avec les capacités mentales altérées mais pouvant encore se déplacer seules, et les personnes qui ne peuvent plus se déplacer seules mais disposent encore de leurs capacités cognitives

Le GIR 3 qui sont les personnes âgées ayant encore des facultés mentales mais ayant besoin d’une prise en charge en termes de soins d’hygiène

Le GIR 4 qui regroupe les personnes âgées ayant besoin d’une aide pour l’autonomie comme le lever, le coucher, l’aide à la toilette et à la prise des repas

Le GIR 5 qui désigne les personnes ayant des difficultés dans la réalisation de tâches ponctuelles comme la toilette ou la préparation des repas

Le GIR 6 qui qualifie les personnes âgées totalement autonomes dans leurs mouvements et dans leurs capacités cognitives

L’objectif de cette évaluation est de faire un état des lieux sur les besoins de la personne âgée. Selon son GIR d’appartenance, les responsables élaborent un plan d’aide personnalisé pour déterminer les besoins en aides techniques ou humaines. À la suite de ce plan d’aide, les autorités attribuent un montant d’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) à la personne. Celle-ci lui permet de financer de l’aide à domicile ou des prestations de ménage et repassage.

Quels sont les risques de la perte d’autonomie ?

La perte d’autonomie engendre des risques majeurs sur la santé des personnes âgées. Sans aide quotidienne pour les tâches quotidiennes, la personne risque une fatigue extrême. Cela peut augmenter les risques de chutes ou de blessures.

Outre les conséquences physiques que la perte d’autonomie engendre sur la personne âgée, il peut également y avoir des effets néfastes sur sa santé mentale et psychique. La personne en perte d’autonomie peut avoir tendance à déprimer et à s’isoler. Elle sera consciente de son état de santé et de perte d’autonomie qui l’accompagne et aura honte de nécessiter de l’aide. Dans les cas les plus extrêmes, elle peut aller jusqu’à refuser de se laver, de se nourrir, voire de souffrir de dépression.

Il est important de prévenir la perte d’autonomie chez les personnes âgées pour éviter les conséquences négatives sur la santé.

Des gestes et bonnes pratiques pour éviter la perte d’autonomie

L’OMS recommande vivement aux personnes âgées de 65 ans et plus de pratiquer régulièrement un sport. Cela peut se caractériser par de la marche à pied, du vélo, de la natation ou encore du yoga. Cette pratique permet d’améliorer l’endurance cardio-respiratoire des seniors, et ainsi réduire le risque de maladies non transmissibles ou le risque de dépression.

Aménager son lieu de vie principalement en adaptant son mobilier (baignoire adaptée, placards à bonne hauteur, monte escalier) pour prévenir les risques de chutes et d’accidents domestiques. Il est également conseillé de mettre en place des dispositifs spécifiques tels que des rampes, des barres d’appui, des moyens techniques dans les endroits stratégiques du logement comme les toilettes ou la salle de bain afin de limiter ces accidents. La téléassistance est également un bon moyen de sécuriser le maintien à domicile des personnes âgées qui continuent à conserver leur autonomie en se prémunissant contre les risques de chutes ou de malaises.

Quelles aides mettre en place pour les personnes dépendantes ?

Certaines aides existent pour faciliter le quotidien des personnes âgées en perte d’autonomie : à la fois des aides humaines et des aides financières.

Une personne de la famille peut décider d’accompagner quotidiennement la personne dépendante. Dans ce cas on parle alors d’aidant familial ou de proche aidant. Des lois mises en place pour venir en aide aux proches de personnes dépendantes qui les assistent quotidiennement. Le congé proche aidant permet à l’aidant de suspendre son contrat de travail pendant une durée d’un an. Le but est d’accompagner au quotidien une personne en perte d’autonomie. Le proche aidant peut également faire la demande d’un droit au répit. Grâce à lui, il aura un soutien temporaire lorsque il est indisponible. Parfois également il a besoin d’un temps de repos dans la prise en charge qu’il effectue au quotidien.

L’évaluation du niveau de dépendance est directement liée à l’Allocation Personnalisée d’Autonomie, qui est destinée aux personnes de plus de 60 ans qui rencontrent des difficultés dans les actes de la vie courante et nécessitent l’aide d’une tierce personne. Le montant de cette aide prend en compte le degré de dépendance de la personne (le GIR), le mode d’hébergement et ses ressources financières. Elle permet de bénéficier d’une aide à domicile ou d’une aide ménagère.

Les personnes en perte d’autonomie peuvent bénéficier d’autres types d’aides financières. Il existe notamment l’aide sociale à l’hébergement (ASH) et les prestations de la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse (CNAV) qui peuvent être accordées.

Comment s’informer de la perte d’autonomie ?

En cas d’apparition des premiers signes de dépendance, il est important de consulter un médecin. Il va évaluer les troubles apparus chez la personne âgée.

Dans le but de limiter les disparités entre départements différents lieux d’informations ont été mis en place. Elles permettent de connaître toutes les démarches liées à la perte d’autonomie d’un proche. Ils vous renseignent sur : les aides financières auxquelles vous pouvez avoir droit, maintien à domicile. Les CLIC vous guideront sur les différents organismes de services à la personne près de chez vous.

Les CCAS sont aussi des lieux d’informations destinés aux personnes âgées et à leur entourage. Cet organisme renseigne au sujet des aides financières, solutions d’hébergement seniors et d’activités à proximité. Ils peuvent, tout comme les CLIC vous renseigner sur l’évaluation de la perte d’autonomie.

L’accompagnement à domicile des personnes âgées en perte d’autonomie

De nombreuses aides financières sont disponibles pour les personnes en nécessité. D’ailleurs les seniors en situation de perte d’autonomie préfèrent le maintien à domicile. Divers intervenants professionnels rendent cette préférence possible grâce à leur accompagnement. La Haute Autorité de Santé a mis en œuvre un outil de repérage des risques de perte d’autonomie ou de son aggravation pour les personnes âgées. Son objectif est de sensibiliser le personnel intervenant au domicile aux changements de situation et de comportement de la personne. Le but est de prévenir le risque de perte d’autonomie ou de son aggravation.

Les professionnels de services à la personne interviennent au domicile pour apporter les solutions pour la perte de l’autonomie des seniors dans l’accompagnement de nombreuses tâches : toilette et autonomie, ménage et repassage et portage de repas. Ces diverses prestations permettent aux personnes âgées de conserver un minimum d’autonomie.