Le cancer du col de l’utérus est l’un des rares cancers dont la prévention est particulièrement efficace. Grâce à la vaccination contre les papillomavirus humains (HPV) et au dépistage régulier, il est possible de détecter les lésions précancéreuses avant qu’elles n’évoluent en cancer. Pourtant, en France, près de 3 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année, et plus de 1 100 femmes en meurent. Ces chiffres rappellent combien il est essentiel de connaître les moyens de prévention existants et d’y recourir. Le dépistage joue un rôle fondamental dans cette lutte.
Comprendre le cancer du col de l’utérus et son origine virale
Le rôle du papillomavirus humain (HPV)
Le cancer du col de l’utérus est causé dans la grande majorité des cas par une infection persistante au papillomavirus humain (HPV). Ce virus, très répandu, se transmet principalement par voie sexuelle. Dans la plupart des situations, le système immunitaire élimine le virus naturellement, sans conséquence. Toutefois, lorsque le virus persiste dans l’organisme, il peut provoquer des lésions au niveau du col de l’utérus. Ces anomalies cellulaires peuvent évoluer lentement, sur plusieurs années, en cancer.
Pourquoi le dépistage est indispensable
L’objectif du dépistage est précisément d’identifier ces lésions précancéreuses avant qu’elles ne progressent. Cela permet une prise en charge précoce, souvent simple et très efficace, qui évite l’apparition d’un cancer invasif.
Le dépistage : une prévention efficace et accessible
À qui s’adresse le dépistage ?
Le dépistage s’adresse à toutes les femmes âgées de 25 à 65 ans, même si elles sont vaccinées contre le HPV. La vaccination constitue une protection importante, mais elle ne couvre pas tous les types de HPV cancérigènes. C’est pourquoi le dépistage reste nécessaire, y compris pour les femmes vaccinées.
Des tests différents selon l’âge
Entre 25 et 29 ans, le dépistage consiste en un examen cytologique, aussi appelé frottis. Deux tests sont réalisés à un an d’intervalle. Si les résultats sont normaux, le frottis est recommandé ensuite tous les trois ans.
À partir de 30 ans, le test de dépistage recommandé est le test HPV. Il permet de détecter directement la présence du virus à haut risque. Si ce test est négatif, il est à renouveler tous les cinq ans, car son efficacité est plus longue.
Comment se déroule un test de dépistage du col de l’utérus ?
Un examen simple, rapide et peu douloureux
Le test est réalisé par un professionnel de santé : médecin généraliste, gynécologue ou sage-femme. Il consiste à prélever des cellules du col de l’utérus à l’aide d’une petite brosse, lors d’un examen gynécologique classique. Le prélèvement est ensuite analysé en laboratoire.
L’auto-prélèvement : une solution alternative
Pour les femmes qui ne souhaitent pas passer un examen gynécologique ou qui ont des difficultés à consulter, une autre option existe : l’auto-prélèvement vaginal. Ce test peut être réalisé chez soi, à l’aide d’un kit fourni sur prescription médicale ou proposé par les structures de dépistage dans le cadre de campagnes ciblées. L’analyse en laboratoire permet de détecter la présence éventuelle du virus HPV.
Le dépistage est-il nécessaire même sans symptôme ?
Le cancer du col de l’utérus peut évoluer de façon silencieuse pendant des années. C’est justement ce caractère discret qui le rend dangereux : il peut se développer sans provoquer de douleur ni de saignement inhabituel. C’est pourquoi il est essentiel de ne pas attendre l’apparition de symptômes pour se faire dépister. Le dépistage permet d’intervenir bien avant l’apparition des premiers signes de la maladie.
Qui prend en charge le dépistage et où peut-on le faire ?
Une prise en charge à 100 %
Dans le cadre du dépistage organisé par l’Assurance Maladie, les tests sont pris en charge à 100 %, sans avance de frais. Cela concerne aussi bien le frottis que le test HPV. Les femmes reçoivent une invitation par courrier ou peuvent se faire dépister spontanément chez un professionnel de santé.
Où se faire dépister ?
Le test peut être réalisé dans un cabinet médical, un centre de santé, un centre de planification familiale ou un laboratoire. Il est aussi possible de participer à des campagnes de dépistage localisées, organisées par les centres régionaux de coordination des dépistages des cancers (CRCDC), notamment dans les zones où l’accès aux soins est plus difficile.
Pourquoi de nombreuses femmes ne se font pas dépister ?
Malgré la gratuité et l’efficacité du dépistage, une femme sur trois en âge de se faire dépister ne le fait pas dans les délais recommandés. Ce retard concerne particulièrement les femmes vivant en milieu rural, dans des quartiers prioritaires, ou en situation de précarité. Plusieurs facteurs peuvent l’expliquer : méconnaissance, gêne à consulter, peur de l’examen, ou encore manque d’accès à un professionnel de santé.
Pourtant, les femmes les plus éloignées du système de santé sont aussi celles qui présentent le plus grand risque de développer un cancer invasif. Il est donc crucial de renforcer l’information, d’améliorer l’accessibilité aux tests et d’adapter les dispositifs aux réalités de terrain.
Juin Vert : une campagne pour informer, prévenir et agir ensemble
Chaque année, la campagne « Juin Vert » permet de sensibiliser largement le grand public au cancer du col de l’utérus. Elle met l’accent sur deux outils essentiels : la vaccination et le dépistage. Ces deux moyens combinés permettent d’éviter jusqu’à 90 % des cas de cancer du col.
Juin Vert est aussi l’occasion de briser les tabous autour de la santé gynécologique, d’informer sur les gestes de prévention et de favoriser un dialogue ouvert entre les femmes, les professionnels de santé et les institutions.
Se faire dépister, c’est protéger sa santé, mais aussi celle des autres. Par ce geste simple, chaque femme participe à un mouvement collectif de prévention, qui sauve des vies.